mardi 30 décembre 2008

la grande aventure du chevreuil ou une histoire de grand-mère, de chasse, de soeurs et de héros


Un jour vous êtes chez votre grand-maman, avec votre soeur. La grand-maman qui n'aime pas qu'on l'appelle comme ça, alors on lui dira A., dont la cuisine c'est pas trop le truc, sauf quelques recettes historiques ou polonaises, par sentiment, dont le truc ce serait plutôt les livres dont elle faisait son métier, les cigarettes même si là elle n'a plus le droit, les sorties entre filles, ses jeunettes de copines de soixante-cinq ans, ses petites-filles de vingt à trente, se connecter au monde via internet aussi, et j'en oublie...

Donc un jour vous êtes chez A. avec votre soeur ; et là elle dit : "toi qui aimes cuisiner, tu aimes la chasse ?"
Vous répondez "euh, ben oui, j'adore ça" et votre soeur en rajoute parce qu'elle aussi.
Et donc, A. sort un immense sac en plastique tout dur de son congélateur, et dit "alors prenez-ça, c'est mon docteur qui chasse, il me l'a donné, prenez-le pour vous. C'est un chevreuil je crois."

On s'entend : le sac est immense, mais clairement, il ne contient pas un chevreuil. Mais un bon bout, tout de même. Ou alors pas mal de glaçons. Enfin, on y verra plus clair après décongélation.

Vous rentrez au bord de votre lac, vous prenez les agendas, trouvez un dimanche soir de décembre libre pour les quatre convives (les soeurs et leurs chéris), et vous répartissez les rôles : la betterave s'occupera de la viande, le chéri de sa soeur de ce qui a autour. Vous ferez finalement les choux de bruxelles et les marrons ensemble, le soir-même.

D-Day - 2, vous sortez le sac du congélateur. Le laissez une nuit dans son évier, puis encore une journée dans son frigo. Un peu inquiète de la suite des opérations, vous envoyez un petit mail à A. pour en savoir plus sur l'animal. 

"Je pense que la viande est du chevreuil, mais alors, il me l'a donnée déjà congelée, donc, je n'ai aucune autre indication. Je crois (mais seulement je crois) que ce sont des morceaux, pris dans la cuisse, mais en fait je n'en sais rien. Je te dis ça parce qu'il m'en avait donné comme ça. Avant de la cuire sens-la, avec le nez, car cette chasse n'est pas très faisandée. Mon médecin tue son chevreuil, le vide en forêt, le ramène à la maison pour lui ôter la peau (je te passe les détails si tôt le matin) puis la coupe et la congèle, c'est presque de la viande fraîche...
Tu me diras."

Ouille ouille ouille. Aïe aïe aïe. Là, vous flippez un peu, vous qui côté viande, vous arrêtez habituellement aux tajines, émincés voire au poulet rôti...

D-Day - 1 vous étudiez le morceau attentivement, avec l'aide de votre chéri. Après avoir passé douze heures à surfer après des recettes de cuissot de chevreuil, vous constatez que finalement :
1) ce ne sont pas des morceaux mais bien un gros bloc avec os
2) ça a plutôt l'air d'une épaule, malgré vos faibles connaissances en anatomie des cervidés

Vous repartez alors pour un tour de surf, et développez à une vitesse fulgurante vos connaissances animales et forestières. Chasseurs à l'arc, cuisinières courageuses, vous êtes plus que jamais ravie de l'invention d'Internet. Le cuissot de chevreuil s'appelle aussi une gigue, se cuisine en un morceau, par contre l'épaule se fait plutôt en ragoût, mariné, ou pas, et souvent, ce sont les chasseurs eux-mêmes qui cuisinent parce que leurs femmes disent qu'ils n'ont qu'à assumer jusqu'au bout... 

Assumer, assumer on y est. Va falloir y aller. Mais là, vous n'assumez pas en fait. 

Alors votre chéri, qui est un héros, prend le couteau pour transformer la chose rouge et odorante en morceaux. C'est un peu gore. Assez régulièrement, vous quittez la cuisine pour respirer un bol d'air et regarder ailleurs. Vous espérez que vous ne serez pas trop dégoûtée et êtes assez contente de cette histoire de marinade de 24 heures qui vous permettra de vous réconcilier un peu avec cet animal en morceaux...

Vous préparez votre marinade et mettez tout ça au frigo. Finalement, vous invitez d'autres amis à se joindre à vous, parce qu'il reste tout de même quasi deux kilos de viande...

D-Day, vous préparez une tarte au vin cuit pour le dessert. Votre soeur et son jules arrivent avec plein de petites boîtes en plastique contenant des choses succulentes. Poires au vin, chou rouge aux épices, confitures d'airelles, lui aussi est un héros.

Le soir, vos amis vous rejoignent, et vous dégustez tous les six une excellente chasse dont vous êtes extrêmement fière. Vous finissez tard dans la nuit, avec des voisins qui sont passés par là en rentrant, et une excellente bouteille de damassine.


Pour une épaule de chevreuil en morceaux, qui faisait 2.2 kilos avec son os :

- 1 bouteille de vin rouge bon mais pas luxe (moins les deux verres dont vous avez bien eu besoin pour l'étape du découpage)
- 2 oignons
- 2 carottes
- 4 feuilles de laurier
- 8 grains de poivre écrasés grossièrement
- 1 cs de thym séché
- 4 clous de girofle
- une dizaine de baies de genièves
- 1 dl de vinaigre de vin rouge
- 3 gousses d'ail

Epluchez les carottes et les oignons, coupez les en dés grossiers, épluchez l'ail et coupez les gousses en deux. Mélangez tous les ingrédients, ajoutez-y la viande, laissez mariner au frais vingt-quatre heures.

Le lendemain, retirer les morceaux de viande, les éponger au papier ménage. Les faire sauter dans une poêle de chaque côté, les fariner, remuer, et transférer dans une cocotte.

Filtrer la marinade, faire chauffer le jus dans une casserole.
Une fois chaud, le verser dans la viande. Laisser cuire à feu doux, deux heures.



Servir avec une ribambelle de ces accompagnements qui font le plaisir de la chasse, en décembre aussi. Poires cuites en douceur au vin rouge, choux de bruxelles juste cuits mais toujours croquants, châtaignes doucement poêlées au beurre et au sucre roux, et les fameux choux rouges épicés de mon beau-frère. 

Et des spätzli, bien sûr, que nous avons achetés frais mais déjà faits, mais si vous voulez vous lancer, claude-olivier propose ici une recette maison.


lundi 15 décembre 2008

un plat réconfortant : saucisson vaudois, lentilles canaille

La betterave a pris du retard sur son blog ces derniers temps ; le mois de décembre est chargé chez tout le monde, chez la betterave il l'est particulièrement lors du premier week-end, en raison d'un certain festival qui l'occupe à cette période-là. Depuis plus de deux semaines, c'est deux pauvres oeufs cocotte qui occupent la page d'accueil... il est temps de se reprendre !

Pour remettre en forme une betterave particulièrement fatiguée, mais qui doit tout de même terminer l'année, tenir jusqu'aux Fêtes, il faut du reconstituant, du solide, du local. Comme par exemple un beau saucisson vaudois, et ses petites lentilles un peu piquantes...

Le saucisson vaudois ?

Ben, c'est un saucisson du Pays de Vaud. Le Pays de Vaud connaît deux sortes de saucisses à cuire en hiver : la saucisse aux choux, qu'on mange traditionnellement avec le fameux papet vaudois, une sorte de bouillie poireaux-pommes de terre qui connaît autant de recettes que de cuisiniers, et le saucisson vaudois, qui peut aussi se manger avec le papet, mais pas seulement. C'est un gros saucisson à cuire, que l'on coupe en tranches avant de le servir, que l'on peut manger chaud, ou froid.

Le mien est fait par les paysans qui cultivent mes légumes hebdomadaires. Et accompagné de lentilles presque locales (elles sont genevoises, soit du canton d'à côté). L'élément le plus exotique de la recette est ma merveilleuse moutarde au pain d'épices, ramenée de Dijon par des amis. Une moutarde en grains, au fin goût de miel, fruitée, légèrement épicée. Comme j'imagine bien qu'elle ne court pas forcément dans tous les placards, vous pouvez la remplacer par une autre moutarde en grains, avec une touche de miel ; l'idée étant d'utiliser une moutarde plutôt douce pour le plat, et d'avoir sur la table une bonne moutarde bien forte, dont chacun se servira selon son palais.

Pour 2 à 3 bientôt reconstitués :

- 1 beau saucisson vaudois
- 180g lentilles vertes (type du Puy)
- 1 oignon
- 4 grandes carottes
- 3 cc de moutarde en grains au pain d'épices
- 1 feuille de laurier
- 2 gousses d'ail
- piments séchés / peperoncini
- 1 tombée de crème (facultatif)
- sel, poivre, moutarde forte

Piquer le saucisson vaudois aux deux bouts, en laissant les cure-dents. C'est juste pour éviter qu'il éclate. Mettez-le dans une casserole d'eau froide, portez à ébullition. Laissez cuire 50 minutes, eau frémissante.

Rincez vos lentilles, faites bouillir de l'eau, jetez-y une feuille de laurier. Ajoutez les lentilles dans l'eau bouillante, laisser cuire sur feu moyen une trentaine de minutes. Les lentilles une fois cuites doivent rester croquantes mais toutefois s'écraser entre vos doigts. Egouttez-les, retirez la feuille de laurier.

Emincez l'oignon, faites-le revenir dans une poêle. Lorsqu'il dore, ajoutez-y deux gousses d'ail pressées, trois pincées de piments séchés (ou plus, les miens sont très forts). Coupez les carottes en dés, ajoutez-les aux oignons, ainsi que 2dl d'eau, faites les revenir jusqu'à ce qu'elles soient cuites mais pas trop.

Ajoutez aux légumes la moutarde en grains, remuez, puis les lentilles. Laissez réchauffer, affinez éventuellement avec une tombée de crème.

Retirez le saucisson une fois cuit de son eau, découpez le en tranches, disposez 3 ou 4 tranches avec chaque portion de lentilles.

Servez avec une petite salade croquante, par exemple de pourpier, ces délicieuses petites feuilles acidulées.

vendredi 28 novembre 2008

des oeufs cocotte à l'espelette

Il me restait un peu de soupe à la salade - dite soupe de shrek. J'avais envie d'un petit "avec" bon à manger, rapide à cuisiner, joli à présenter et... réalisable avec le contenu du frigo.


Croisant un poivron rouge, je me suis rappelée du joli aspic d'Estèbe qui en croisillait des lanières sous un oeuf au jaune coulant.

Moi je ne suis pas douée en oeufs pochés, et l'aspic n'entrait vraiment pas dans mon délai idéal, mais ça m'a inspiré des oeufs cocotte tout simples et néanmoins colorés au palais.

Pour 2 mangeurs de soupe qui ont envie d'égayer un peu l'assiette :
- 2 beaux oeufs - 4 petits iraient aussi
- 1 poivron rouge
- 50g de lardons
- de l'huile d'olive
- du piment d'espelette
- du sel
- un filet de crème

Coupez le poivron en lanières et faites le revenir à la poêle avec un peu d'huile, jusqu'à ce qu'il soit tendre. Lorsqu'il commence à être cuit, ajoutez les lardons, et à la toute fin un filet de crème. Epicez le tout au piment d'espelette aussi généreusement que vous aimez le piquant.

Huilez des ramequins individuels - chez moi ce sont des bols transparents qui vont au four.

Répartissez le poivron et les lardons au fonds des bols. Cassez délicatement un oeuf dessus.


Déposez les petits récipients dans un plat plus grand, rempli d'eau.


Glissez au four chaud, 180 degrés, pour huit-dix minutes environ, ça dépend de votre four mais l'idée est que le blanc prenne et que le jaune reste coulant.


Saupoudrez d'un peu de piment d'espelette supplémentaire, et de sel. Mangez tout de suite avec par exemple une soupe, et si elle est verte c'est joli.

dimanche 23 novembre 2008

la soupe à la salade et l'île de shrek


L'autre jour dans mon panier, bien varié pour un mardi de novembre, trônait une magnifique laitue. Avec la température, une petite soupe me faisait bien envie, mais j'étais un peu lassée des mélanges carottes-chou-pommes de terre, j'avais la flemme de peler les chous-raves. J'ai donc observé cette laitue du coin de l'oeil, fait quelques recherches sur internet, et me suis décidée à tester une simplissime et réconfortante soupe à la salade.


Pour une casserole de soupe, soit deux repas et des restes :
- 1 laitue
- 3 pommes de terre
- 1 échalotte
- du bouillon de légumes
- un peu de lait
- un peu d'huile et du sel

Faites revenir l'échalotte dans un peu d'huile (d'olive par exemple). Pendant ce temps, lavez la laitue et coupez la en quatre dans la longueur, puis en lanières de un centimètre de large (environ, de toute façon tout ça finira au mixer). Ajoutez-la aux échalottes devenues transparentes. Epluchez les pommes de terre et coupez les en morceaux, jetez-les dans la même casserole, mélangez. Couvrez d'eau, ajoutez un peu de bouillon, laissez cuire. Quand les pommes de terre sont cuites, passez le tout au mixeur, assez longuement, qu'il n'y aie plus de fibres.
Remettez sur le feu en mélangeant, avec une tombée de lait, salez si nécessaire.

Dégustez en entrée ou avec par exemple, des oeufs cocotte, pour un petit repas léger.


Et Shrek dans tout ça ? Et l'île ?

En mixant la soupe pendant quelques minutes, mon esprit flânait, emporté par la magnifique couleur verte que prenait peu à peu le contenu de la casserole...

Il s'est envolé vers un séjour sur l'Ile d'Aix, au large des Charentes-Maritimes. Nous passions des vacances dans cette étonnante région, entre ruralité et bord de mer, avec mon jules de l'époque et la petite famille de nos amis. Quittant pour la journée la maison isolée dans les champs de tournesols, nous étions partis en voiture, avions roulé jusqu'à un port, pris un bateau.
De ce bateau, nous avions aperçu, au loin, le Fort Boyard du Père Fouras. J'étais presque surprise qu'il existe en vrai, et de ne pas voir en sauter des sportifs en combinaison moulante, de ne pas entendre rugir les tigres et sonner des kilos de pièces d'or...
Sur le bateau, des familles, des touristes en K-way, venus pour la journée visiter l'île. Quelques marchandises, aussi. Et un chariot en bois, sorte de brouette sur lequel trônait un gros carton contenant une pellicule de cinéma... Sur le carton, au feutre noir épais, c'était écrit "Shrek". Je trouvais fou de voir ce géant vert de livre d'enfant venir par bateau sur une petite île perdue, si près du fort de mes soirées télé d'enfant...

Nous étions invités pour le midi chez des amis de nos amis. Nous avons mangé dans un beau jardin, éloignés du flot des touristes. Dans l'après-midi, notre hôte nous a proposé de rester. Mon jules et moi avons accepté la proposition, laissant la petite famille repartir avec le bateau du soir. Chacun avait un peu besoin de se retrouver, ce jour là. Notre hôte nous a prêté une chambre et des vélos, avec simplicité et générosité.

L'île s'était vidée, les non-résidents, les vacanciers d'ailleurs étaient repartis avec le dernier bateau. Nous parcourions les rues désertes et le bord de mer dans tous les sens, roulant dans le vent. C'est fou le silence d'un lieu sans voitures, au milieu de l'eau.

Au détour d'une ruelle, nous sommes tombés sur le cinéma. Le film était annoncé pour 20h. Et c'est dans une salle étrange, entre salle des fêtes et grenier de pierre, avec des chaises dépareillées, des vieux rideaux autour de l'écran, que nous avons assisté aux aventures de Shrek, le sympathique géant dégoûtant. La salle était pleine d'enfants, qui riaient et hurlaient aux éclats à chacune des apparitions du machiavélique chat botté aux yeux doux.

A la sortie, la nuit était tombée et l'île encore plus calme. Nous avons mangé, une mauvaise pizza je crois, et sommes allés nous coucher chez ces accueillants inconnus.

Et voilà comment une soupe de laitue un soir d'hiver m'a ramené là-bas, par la force hypnotique du mixeur et quelques associations d'idées surprenantes...

dimanche 16 novembre 2008

pain perdu aux pommes parce que le dimanche, on déjeune plus tard


Mon dernier billet vous faisait part de mes habituelles difficultés matinales, et d'une petite solution pour ne pas partir travailler le ventre vide.

Or, aujourd'hui c'est dimanche, et le matin est tout différent : malgré nos insomnies fréquentes ces temps qui nous poussent hors du lit même les jours de congé, nous avons réussi à nous rendormir. Puis à traîner un peu. Puis à lire le journal au lit. Puis à rester trop longtemps sous la douche. Puis à préparer quelque chose de bon pour un petit déjeuner / dîner / quatre heures : du pain perdu aux pommes.


Pour deux qui sortent d'une longue et salutaire grasse matinée :

- 4 à 6 tranches de pain un peu rassis (type campagne, le mien était à l'épeautre et avait trois jours)
- 2 belles pommes à cuire
- 2 noix de beurre
- 2.5 dl de lait
- 3 cs de sucre
- 1 cc d'essence de vanille
- 1 oeuf

Dans une poêle, faites fondre une noix de beurre. Pelez les pommes, enlevez le coeur, coupez les en quartiers. Faites les revenir doucement dans le beurre. Saupoudrez sur les fruits la première cuillère de sucre en poudre. Laissez cuire en remuant de temps en temps, jusqu'à ce que les pommes soient bien fondantes.
Mélangez le reste du sucre, l'essence de vanille et le lait dans un premier bol. Battez l'oeuf dans un second. Faites fondre l'autre noix de beurre dans une autre poêle. Trempez chaque tranche de pain dans le lait sucré, puis dans l'oeuf. Faites les cuire à la poêle environ dix minutes, en retournant les tranches à mi-parcours. Elles doivent être bien dorées, voire un peu brunes.

Servez dans deux assiettes le pain perdu, et recouvrez avec les pommes.


Dégustez avec une bonne tasse de thé Earl Grey, dans la paix du dimanche matin.

Et avec un jour de retard, j'envoie cette recette à Flo Bretzel pour son jeu Petit déjeuner compris.

vendredi 7 novembre 2008

pour le petit déjeuner, des muffins santé avoine et pommes ou bananes, carottes, fruits secs...


Le petit déjeuner c'est pas mon truc. En général, j'ai traîné au lit le plus longtemps possible et j'ai à peine gardé le temps d'une douche et d'un coup de brosse avant de partir travailler. C'est comme ça depuis toujours, le matin est difficile, tous les matins. Pour dire, je prépare encore mes habits la veille avant d'aller me coucher, comme le faisait ma maman, parce que je sais que sinon, c'est encore un peu de temps en moins dans les plumes.

En plus, rien ne me fait envie. J'aurais faim, si je prenais la peine d'écouter mon estomac, mais l'idée même d'ouvrir le frigo, de prendre quelque chose, de porter une cuillère à ma bouche, de mordre... ça m'épuise et ça m'écoeure.

Les bons jours, je prends une tasse de thé. Earl grey, voire une tisane aux épices. Parfois même, un yoghourt. Dans les cas extrêmes (cours à donner, méga journée, séance difficile), j'y mets des céréales.

Or, tous les nutritionnistes, toutes les mères attentionnées, tous les magazines féminins et même les masculins vous le diront : il faut petit-déjeuner.

Une solution est d'avoir à la maison une série de muffins faciles à mâcher, vite avalés, et transportables aisément dans un sac à main (enfin, prenez quand même une boîte ou du papier d'alu). J'en fais une série, les garde dans une boîte hermétique, les déguste avec ma tasse de thé, ou aux dix heures, voire aux quatre heures.

Le Elle à table de septembre-octobre en proposait une chouette recette, vite faite et bien faite, santé et savoureuse : les muffins de flocons d'avoine aux pommes.

Je me suis empressée de les réaliser... Et pour tout vous dire, à l'heure où je vous écris, une seconde fournée adaptée cuit dans mon four...

Pour une plaque de muffins (12 chez moi, 20 chez Elle) :

- 50g de flocons d'avoine
- 100g de farine mi-blanche (complète chez Elle)
- 1 sachet de levure
- 4 cs de sirop d'agave (100g de sucre roux chez Elle)
- 2 oeufs
- 10 cl d'huile de colza
- 1 cc d'essence de vanille
- 2 pommes

Préchauffez le four à 180 degrés. Mélangez dans un premier saladier les poudres : flocons, farine, levure, sucre. Moi j'y mets aussi le sirop d'agave et l'essence de vanille, ça se mélange bien. Faites une fontaine au milieu de la masse.
Mélangez dans un second plat les oeufs battus, et l'huile. Incorporez dans la fontaine.

Pelez et râpez les pommes. Ajoutez-les à la préparation. Versez dans les moules à muffins.

Vous pouvez saupoudrez les muffins, idéalement après 5 minutes de cuisson, d'un peu de sucre brun. La cuisson totale est de vingt minutes environ.

Pour ceux qui cuisent en ce moment, j'ai adapté la recette pour changer un peu :

J'ai séparé la masse en deux parties. Dans l'une, j'ai remplacé la pomme par une belle carotte râpée fin, cinq dattes hachées, un peu de cannelle. Dans la seconde, c'était une banane coupée en tous petits morceaux, et soixante grammes de chocolat noir haché. J'ai saupoudré les premiers muffins de sucre brun, les seconds de cacao en poudre.

A reprendre en fonction des ingrédients qui vous plaisent, du temps qu'il fait, de vos envies saisonnières...

D'autres recettes pour amortir votre moule à muffins ? Ici et , il y en a.

Note/mise à jour : In extremis, je poste cette recette à l'invitation de Flo Bretzel : petit déjeuner compris, le jeu

dimanche 2 novembre 2008

sunny-cheesecake pour UM


UM est née en septembre, a fêté ses trente ans en octobre, et verra la recette de son gâteau d'anniversaire paraître en novembre. Parfois, les choses prennent plus de temps que prévu.

Evidemment, pour cette belle et grande fête, nous étions quelques-unes à nous partager la responsabilité du chariot des desserts. J'ai décidé de réaliser un cheesecake, gâteau idéal quand il y a beaucoup de monde, vu le poids moyen de chaque tranche. Je me suis promenée via mon clavier chez quelques spécialistes du sujet, et me suis finalement décidée pour une recette de Claude-Olivier.

Ses arguments : allier le sirop de sureau aux framboises, deux goûts que j'adore. Et proposer une masse à base de séré, ce que j'ai voulu essayer, mais pas encore osé, depuis que j'ai découvert le cheesecake. En effet, le fromage à trademark comme ingrédient principal, ça me déprime un peu.

Par contre, contrairement à mon inspirateur, je n'ai pas réussi à réaliser une jolie forêt de framboises sur mon gâteau. Parce que la saison des framboises fraiches est terminée et que mes framboises congelées, après leur séjour de décongélation dans ma vieille passoire en métal, avaient vraiment une sale tête. J'ai donc opté pour un simple glaçage au fromage à trademark, et sirop de sureau.

Pour un beau cheesecake (moule à charnière rond, diamètre 20 cm) :

le fonds :
- 180g de biscuits sablés au beurre
- 1 demi-citron (le jus)
- 50g de beurre
la masse :
- 250g de séré maigre
- 150g de séré entier
- 125g de séré demi-gras
- 3 oeufs
- 70g de sucre
- 100g de framboises surgelées
- 50 ml de sirop de sureau
- 1 demi-citron vert (le zeste)
le glaçage :
- 3-4 cs de Philadelphia
- 1 dl de crème liquide
- sirop de sureau (au goût)

Préchauffez le four à 200 degrés. Faites fondre le beurre à feu doux. Réduisez les biscuits en miettes au mixer, et mélangez-y le jus du demi-citron, puis le beurre fondu. Protégez le fonds du moule à charnière d'un papier sulfurisé, beurrez les bords. Répartissez la poudre biscuitée au fonds du moule, en tassant de manière égale avec le fonds d'un verre. La masse doit remonter sur les bords, sur la moitié de la hauteur environ. Mettez au four pour dix minutes.

Pendant ce temps, mélanger dans un saladier les différents sérés, le sucre, le sirop de sureau, le zeste de citron vert jusqu'à obtenir une masse bien homogène. Y casser les oeufs un à un en mélangeant au fur et à mesure.
Note : vous pouvez tout à fait adapter la recette avec une seule sorte de séré, ou deux, si vous préférez éviter l'échantillonnage que je propose là.

Versez la moitié du mélange dans le moule, et le parsemer des framboises congelées. Ajoutez le reste de la masse... les framboises se noient...

Faites cuire quarante à cinquante minutes au four, à 180 degrés. Une fois cuit mais pas encore bruni, éteignez le four et laissez le gâteau y refroidir lentement. Une fois froid, recouvrez d'un papier alu ou cellophane, et laissez reposer au frigo, au moins jusqu'au lendemain.

Avant de servir (ou de partir à la fête), préparez votre glaçage en mélangeant les différents ingrédients. Lorsque vous atteignez la texture idéale, qui s'étale mais ne coule pas, répartissez-la sur le gâteau, et lissez avec une spatule à pâtisserie (maryse).

Le soir où j'ai fait cette recette, quelqu'un qui m'est cher avait eu la grande idée de réaliser un beau pochoir pour faire des dédicaces au sucre glace sur les gâteaux. J'ai donc rosi un peu de sucre glace avec du colorant alimentaire, et l'ai transporté jusqu'au lieu de la fête.

Repas terminé, cinq à sept filles se pressent dans une minuscule cuisine pour préparer les desserts. On déchire les emballages, on sort les plaques des sacs, on glisse délicatement les gâteaux dans des plats, on prépare le fameux pochoir, on saupoudre le gâteau indécent au chocolat de l'une, la tarte à la crème de l'autre, et hop on retourne le pochoir pour faire le cheesecake blanc, sur lequel le sucre rose ressortira mieux, forcément. On renonce à décorer les tartes aux pommes qui pompent tout le sucre glace, on plante les bougies, on se met en rang, on envoie un ami éteindre la lumière, on défile gâteaux en main, l'héroïne du jour souffle ses bougies, les invités se jettent sur les desserts.

Trois conclusions seront tirées de cette soirée :

- Les fêtes, définitivement, c'est pas bon pour les photos de nourriture. Lumière basse, foule exaltée et affamée, elles seront forcément vite faites et moches. Si vous voulez voir ce que pourrait être ce cheesecake délicieux en beau, allez chez son concepteur.
- Les pochoirs, c'est joli, mais quand on les retourne ça fait les lettres à l'envers. Mais non, on n'est pas toutes blondes, mais on a dû le voir pour y penser. Et c'est comme ça qu'un billet prend un titre de recette de science-fiction.
- Tout ça n'est pas très grave, parce qu'on s'est quand même super bien amusés, et que le gâteau a été mangé si vite que UM a eu la peine le temps de réaliser que son nom était en miroir, et que je publie la recette malgré les affreuses photos parce qu'elle m'a beaucoup été demandée ce soir-là.

Et pour conclure et en souvenir... Le gâteau au chocolat décadent réalisé par la découpeuse de pochoirs...

mercredi 22 octobre 2008

prunes pochées aux épices et à la mélasse de grenade


J'aime bien les fruits pochés ; je trouve qu'ils font des desserts à la fois simples et élégants, et qui se laissent toujours manger par les estomacs les plus gavés par le repas qui a précédé. Après les poires et les abricots, j'ai donc décidé d'essayer une recette de prunes pochées.

L'idée à vrai dire m'est venue de ma maman ; lors d'une raclette de fin d'été, faite du fromage de Tequila, la vache de mon beau-père (qui en réalité est physiothérapeute mais c'est un tel gourmand et gourmet qu'il s'est acheté une vache d'hérens pour la production de fromage...), elle avait préparé deux compotée de fruits pochés, enfin je ne sais pas si compotée est le terme exact, car les fruits étaient entiers, mais aussi cuits et fondants, bref : l'une de pêches de vigne, l'autre de pruneaux, et c'était délicieux.

Invitée à mon tour à une fondue en terrasse (si si, en octobre : la soirée était belle encore et c'était comme un défi de manger encore une fois dehors avant l'hiver), et à y amener un dessert, j'ai recyclé le concept en improvisant la recette suivante :

Pour six desserts de gens repus :
- 800g à 1 kg de prunes
- 3 cs de sucre brun
- 10 grains de poivre noir
- 3 clous de girofle
- 2 sachets de sucre vanillé - ou une gousse de vanille et 1 cs supplémentaire de sucre brun
- 2 bâtons de cannelle
- 2 dl de mélasse de grenade
- 7 à 10 dl d'eau (selon le poids des fruits et votre jugé)

Laver et sécher les prunes, avant de les couper en deux et de retirer leurs noyaux. Faire bouillir l'eau, la mélasse de grenade et le sucre brun dans une casserole. Dès ébullition, y ajouter les épices (gousse de vanille fendue le cas échéant), et les prunes. Laisser cuire à feu doux pendant 5 à 10 minutes. Les prunes doivent être bien cuites et fondantes, mais ne pas se défaire intégralement, rester attentif/ve.

Egoutter les prunes en récupérant le sirop dans un bol posé sous la passoire. Faire cuire ce jus encore 5 à 10 minutes, jusqu'à une consistante sirupeuse. Filtrer le sirop en le reversant sur les prunes, en retirant la cannelle, la girofle dans une passoire posé sur votre saladier (tout le monde suit toujours, les positions des passoires ?). Vous pouvez laisser les grains de poivre noir dans les fruits, ça croque piquant tout à fait délicieusement au milieu de tout ce moelleux sucré.

Note esthétique : j'avais pris un mélange de prunes jaunes et violettes, mais au vu de la couleur finale de mon sirop, cela ne me parait pas indispensable

L'autre avantage des fruits pochés ? Ils se promènent volontiers dans leur sirop et dans une boîte en plastique (genre Tup...re), lorsque l'on doit les transporter, et en scooter c'est bien plus pratique qu'un gâteau.

En saladier chez vous ou en boîte en plastique dans un coin de la cuisine de vos amis, laisser macérer jusqu'au repas, et déguster à température ambiante.

lundi 20 octobre 2008

tajine en romertopf au poulet, navets et carottes en couleurs


Lorsque mon amoureux et moi on a emménagé ensemble, l'inventaire de la cuisine fut fastidieux : faire un choix parmi les vieilles assiettes Ikea, c'était facile, on a d'ailleurs fini par toutes les changer. Jeter les verres en trop, c'était futile, vu comme on est brutaux quand on fait la vaisselle, on n'en a plus un qui a vécu le déménagement. Echanger mes vieux couteaux pourris contre les siens qui coupent, c'était utile.

Par contre, c'est ce que je nommerai le "haut du placard" qui a été plus difficile à trier. Deux caquelons à fondue, tout le monde est d'accord, ça ne sert à rien. Si vraiment vous voulez faire de la fondue pour douze, il y en a bien un des dix autres qui pourra amener le sien. En plus, la fondue, c'est mieux au bistrot, surtout dans un trois pièces. Mais lequel garder ? Le vieux de ses grand-parents avec son réchaud en fer forgé, ou le plus récent prune et inox, offert par une ex-belle famille ? Décision sans heurts, entre un souvenir de ses grands-parents chéris et celui d'une ex-belle-mère envahissante... Vite vu.
Et les quatorze vases, ils sont vraiment tous différents ? Celui pour les tournesols, il irait vraiment pas pour des lys ? On les garde tous ?

Et comment on va cuisiner à la vapeur ? Avec mon machin à paniers en plastiques ? Avec le panier du ricecooker ? Avec celui en osier acheté au thaï du quartier ? Avec la marmite à vapeur qui pèse 3 tonnes ? Cette fois, on a gardé le moderne et le léger, et la marmite à vapeur attend son heure dans un carton à la cave.
Et les woks ? C'est bien deux woks, non ? On ne sait jamais, si on fait un curry pour vingt... ?

Pour ne rien arranger, depuis, on a récupéré la vieille centrifugeuse de mon enfance que papa allait jeter, acheté une machine à café rétro parce que quand même c'est meilleur qu'en cafetière sur la plaque, développé ma collection de casseroles avec deux splendides Hotpan écologiques, investi dans un second ricecooker plus petit parce que c'était quand même bête d'avoir besoin de quatre invités pour que ça vaille le coup de faire du riz, trouvé un plat à gratin super rustique dans une brocante... La cuisine n'est pas plus grande mais elle se réaménage, au jour le jour, selon nos différentes lubies et trouvailles.

Mais pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ?

Pour vous parler d'une des survivantes de ces grands tris, dont l'avenir n'était pas assuré à la base : la romertopf. Elle est arrivée dans ses cartons à lui, je l'ai observée en chien de faïence pendant une bonne année. Avant de me décider, enfin, à le questionner un peu, et à surfer aussi un peu sur les sites de cuisine pour oser approcher la chose.

Je me disais bien que ce serait sûrement bon mais quand même... déjà le poids. Ensuite le look. Enfin l'histoire du trempage. Tout ça ne me paraissait pas très nouvelle cuisine et innovations gustatives. Et bien j'avais tort. La romertopf, c'est top ! Vous jetez n'importe quoi dedans, et à condition d'avoir devant vous le temps de cuisson nécessaire, ça sera merveilleux. Et c'est le genre d'accessoire qui permet de boire l'apéro tranquille au salon, sans s'inquiéter une minute de l'heure de passer à table. Le coup de feu ? Vous parlez de quoi, là ?

On peut y faire plein de viandes et de poissons, pour ma part je me suis cantonnée plutôt au poulet rôti et ses variantes jusque là, et à l'agneau préalablement sauté dans un wok (ou dans l'autre). Mais l'amoureux y a fait cuire il y a quelque temps deux dorades parfaites.

La faire bien tremper, surtout, au moins une demi-heure, couvercle et base. N'ajouter quasi aucun liquide, sinon, soupe assurée. Ni de graisse d'ailleurs, celle de la viande suffira. Et ne la lavez jamais au savon, frottez juste à l'eau.

Rêvant l'autre jour de topinambours, je me suis ruée sur la recette d'Anaïk, une tajine de poulet aux légumes retrouvés. Or, ai-je appris à mes dépens fin septembre, ce n'est pas du tout la saison du topinambour, il arrivera plus tard.

J'ai donc adapté la recette au marché du jour, qui proposait, à côté des carottes oranges que l'on connaît, une très jolie botte de carottes rouges - non, pas des betteraves, des carottes nouvelles de couleur rouge. Elles étaient si jolies que j'ai tout de suite décidé de les cuire entières.

Tajine de poulet au romertopf, pour quatre personnes :

- 1 beau poulet, coupé en morceaux par votre boucher, façon "chasseur"
- 2 navets
- 4 pommes de terre
- 4 belles carottes
- 1 botte, soit environ 12, carottes nouvelles, rouges c'est plus joli
- 1 tête d'ail nouveau
- 1 demi-bouquet de persil
- 1 bouquet de coriandre
- 3 doses de safran en poudre
- 3 centimètres de gingembre frais, à râper
- du sel et du poivre

Faites tremper votre romertopf pendant une demi-heure. Pelez vos navets, vos carottes, vos pommes de terre. Coupez-les en morceaux grossiers, sauf les carottes nouvelles. Jetez-les au fond de votre romertopf essuyée, et parsemez de persil haché. Ajoutez les différentes épices, du sel, du poivre. La cuisson se chargera de mêler les saveurs. Répartissez un peu partout les gousses de la tête d'ail nouveau, juste épluchées de leur première couche.

Recouvrez les légumes de vos morceaux de poulet. Fermez la romertopf, et glissez-la dans le four froid pour deux heures à deux heures et demie. La peau du poulet doit être bien dorée. Servez avec la coriandre fraiche hachée.

J'ai accompagné cette recette d'un mélange de riz basmati et de riz rouge sauvage, cuit dans le ricecooker qui occupe le rebord de la fenêtre...

mardi 14 octobre 2008

pâtes fraîches au thon cru, se souvenir de donna hay

Il était un temps, j'étais libraire. Pas encore spécialement intéressée par la cuisine, j'ai découvert à cette époque-là la variété des possibles grâce aux papotages de mes collègues, mais aussi en feuilletant les ouvrages du rayon culinaire, de la cuisine italienne au Larousse gastronomique, du répertoire de cuisine suisse aux recettes subtiles des grands chefs.

Evidemment tout ça, c'était au tout début d'Internet, avant que les fichiers numériques n'aient remplacés ces bons vieux films à trous-trous, avant que chacune et chacun puisse confier ses secrets à tous en quelques clicks, avant l'invention du cuisinier-label genre Jamie Truc et Cyril Machin, quand les fiches recettes de Elle étaient encore jaunes comme une photo de soir d'hiver...

Un beau jour, Donna Hay est arrivée sur les rayons. Donna Hay, c'était la cuisine jolie dans un livre pas trop cher. C'était la fusion encore pas trop absurde. C'était la Betty Bossi des 20-40 ans (référence suisse, désolée pour les autres). C'était les photos prises de tout près et un peu floues par zones, mais tellement plus gourmandes qu'avant. C'est encore je crois, le livre le plus sale de nos cuisines, à mon amie D. et à moi. Et c'est probablement à elle qu'on doit l'achat de ce moule à muffins qui encombre nos placards depuis dix ans, et qu'on vient juste de ressortir parce qu'on est enfin dé-dégoûtées de tous ces apéros pâteux des années nonante.

Je fréquente moins les librairies, du moins je n'y vis plus quarante heures par semaine. Je suppose que Donna Hay a continué sa production, elle a forcément un site que je découvre en rédigeant ce billet.

Et je réalise encore quelques-unes des recettes de son tout premier livre traduit (où était-ce le deuxième ?). Comme par exemple ces pâtes fraîches au thon, parfaites pour un repas à la fois rapide, et classe.

Pour trois travailleurs de la fin des années nonante :

- 500g de pâtes fraiches
- 400g de thon très frais (préciser au poissonnier que c'est pour le manger cru)
- 2 citrons verts
- 150 g de parmesan (pas râpé, un morceau)
- 3 cs d'huile d'olive + 2 cc de peperoncini (ou de l'huile pimentée)
- 100g de rucola (la roquette, mais en Suisse on utilise son nom italien)

Coupez le thon en gros cubes. Chauffez l'huile dans une poêle, avec les peperoncini, puis filtrez-la pour ne gardez que le goût pimenté et ne pas vous arracher le palais. Lavez et hachez grossièrement la rucola. Faites des copeaux de parmesan, à l'aide d'un épluche-légumes ou d'un couteau très coupant. Pressez les citrons verts. Gardez chacun de ces ingrédients séparément.

Faites chauffer l'eau des pâtes, et lancez-y vos pâtes fraiches 2 minutes et pas plus, qu'elles restent al dente. Egouttez-les, et versez-les dans un plat. Mélangez-y le citron, la rucola, l'huile et au tout dernier moment, les morceaux de thon. Servez et parsemez chaque assiette des copeaux de fromage.


Le thon cuit instantanément à l'extérieur, grâce à la chaleur des pâtes et au jus de lime. Le mariage des goûts et à la fois simple et original. Bref, c'est toujours réussi, dix ans plus tard.

samedi 4 octobre 2008

les tartelettes au citron de deux inséparables

Ils sont deux à cuisiner mais c'est plutôt elle qui écrit, et souvent dessine. Ils m'ont lancé un défi avant l'été que j'ai mis du temps à relever. En un mot et trois lettres, la question était : Kap ? Soit étais-je Kap de réaliser ces tartelettes au citron de deux amoureux ?

En relisant les règles de ce jeu parti du Québec, je me rend compte que j'ai mis bien plus des deux semaines autorisées pour relever le défi ! Mais la vie est parfois bien remplie, et le moment idéal pour réunir graines de pavot et zestes de citron dans ma petite cuisine vient seulement d'arriver. J'en suis désolée pour la règle du jeu...

Des tartelettes prévues pour deux amoureux, j'ai fait une série de dix mini-tartelettes dégustées à trois, car l'amoureux et moi avions un invité.

Les ingrédients :

La pâte :
- 100g de farine
- 4 cc de beurre mou
- 2 cc de sirop d'agave
- 3 cc de graines de pavot
- un peu d'eau
- des haricots secs (pour la cuisson à blanc)

La garniture :
- 250g de séré mi-gras
- 2 cc de zestes de citron bio
- 2 abricots secs hachés
- le jus de 3 citrons
- 2g d'agar agar
- 2 cc de sirop d'agave

Préchauffer le four à 180 degrés. Mélanger les ingrédients de la pâte, pour obtenir une belle boule souple. L'étaler, découper des petits cercles avec par exemple un verre, et foncer vos réceptacles. En l'absence de moules à tartelettes dans mes placards, des papiers à muffins ou cupcakes ont très bien fait l'affaire. Garnir de haricots secs, et cuire quinze à vingt minutes.

Laissez refroidir et... enlevez les haricots !

Dans un grand bol, mélanger le séré, les zestes rapés et les abricots hachés. Pressez les trois citrons et porter le jus à ébullition, avant d'y ajouter l'agar agar que vous laisserez cuire 30 secondes environ, en fouettant. Versez le citron dans le bol, mélangez. Garnissez vos fonds de pâte de ce mélange onctueux, et laissez au frigo au moins une heure, ou jusqu'à l'heure du dessert.

Par rapport à la recette originale, j'ai augmenté d'une cuillerée la dose de pavot dans la pâte, et utilisé du séré pour la garniture, un produit laitier suisse qui se situe entre ce que les français nomment le fromage blanc, et le yoghurt. C'est plus ferme et plus acide mais très bon aussi. J'ai également sucré un peu la masse avec du sirop d'agave.

Ces délicieuses mini-tartelettes étaient à la fois légères et onctueuses, piquantes et douces, un véritable délice. Moi qui ai toujours de la peine à me lancer dans la fabrication de pâte maison, j'avoue avoir découvert que ça pouvait être tout simple, et m'être dit que j'allais recommencer.


C'est donc à mon tour d'inviter deux autres bloggeurs ou bloggeuses à poursuivre...

Soit dit en passant, moi j'aime mieux écrire Kap avec c et apostrophe, parce que je suis un peu réactionnaire dans le domaine de l'orthographe, et que je trouve plus joli cap' ;

Mais comme je n'oserai pas changer le nom de ce défi qui court d'un blog à l'autre depuis déjà quelque temps, je vais quand même demander "Alors, Kap ?" à Marion et à Gracianne.

Je les invite à tester, à leur choix, l'un de mes deux pestos. Le premier parce que c'est celui qui a eu le plus de messages sur mon plus jeune blog, et le second parce que publié parmi mes premières recettes, il n'en a eu aucun.

Mais aussi parce que les pestos, c'est bon, ça se mange de plein de façons, et que c'est l'une de mes préparations fétiches !

Je leur rappelle les règles du jeu que je n'ai pas respectées, et que l'on trouve ici.

Enfin, je remercie encore les chéchés pour leur invitation, et leur jolie recette...

mardi 30 septembre 2008

douces poires safranées ou un dessert chaud en couleurs

Un joli dessert d'automne, haut en épices et en couleurs. Il est tiré d'un livre que j'aime beaucoup mais dont je n'ai que quelques photocopies, tirées de l'exemplaire d'un ancien amoureux.



Pour quatre desserts après un bon repas :

- 4 belles poires
- 1 citron
- 1 dl de vin blanc
- 100g de miel d'acacia - ou dans mon cas pour cette fois, 4 cs de miel de ronces et marronniers, plus parfumé
- 1 cc de filaments de safran (important les filaments, c'est tellement plus joli)

Faites bouillir le vin blanc et le miel, dans une cocotte assez grande pour contenir les quatre poires entières. Pendant ce temps, épluchez les poires, en leur laissant la tige. Frottez les de citron au fur et à mesure.

Ajoutez le safran au sirop, puis les poires. Laissez les cuire pendant vingt minutes environ, en les retournant régulièrement, et en les arrosant à chaque fois de sirop.



Une fois qu'elles sont bien cuites de tous les côtés, retirez-les du feu et laissez encore réduire un peu le sirop, en le laissant bouillir quelques minutes.

A vous de voir maintenant comment vous voulez les manger.

Si le repas est proche, vous pouvez garder le tout au chaud, ma casserole isolante et écologique m'a permis de les servir encore bien tièdes deux heures plus tard. Sinon, ce dessert ce conserve très bien au frais dans un plat couvert, les poires dans leur sirop.

Au moment de servir, dressez une poire sur chaque assiette, et arrosez d'une ou deux cuillerées de sirop.



J'aime beaucoup ce dessert très beau et très simple à réaliser, qui est aussi bon chaud, tiède, que très froid. Le jaune du safran et le rouge de ses filaments transforment les poires en bijoux magnifiques. A manger avec à choix, quelques tuiles (par exemple aux amandes), un peu de glace (par exemple au chocolat, ou à la vanille), ou juste comme ça.