samedi 31 mai 2008

terrine de volaille du printemps ou la cuisine à l'avance d'une femme qui court

Hier soir j'étais confrontée à l'un de ces couacs temporels si fréquents dans ma vie (et sûrement dans la vôtre) : des invités à souper, l'envie de faire à manger bon et beau pour eux, et une obligation professionnelle qui devait me mener au moins jusqu'à 19h45... En réalité j'ai poussé ma porte à 20h, l'heure supposée de leur arrivée, et à cette minute même je recevais un message de leur part annonçant leur propre retard pour des raisons similaires. Ma réponse : "Parfait !"
Toujours est-il que j'avais pris mes dispositions, et prévu un petit menu printanier avec un max d'étapes réalisées la veille. Et donc en entrée, cette petite terrine de volaille.



Trouvée dans le dernier numéro de Elle à table elle est annoncée pour quatre personnes et prévue pour une seule terrine. N'étant pas très équipée dans le domaine, je l'ai réalisée dans des verrines individuelles (supportant évidemment le passage au four), et ai finalement obtenus 5 portions. Mais les restes, je trouve ça super, surtout le samedi où je pars en formation dans une université désertée, où d'infâmes soupes de distributeur constituent la seule proposition culinaire à disposition.
La recette figurait dans la rubrique Menu petit prix. Même si elle ne m'a pas coûté bien cher et que je ne l'ai pas retenue pour cela, je me demande bien quelle qualité de volaille s'autorise le responsable de la rubrique pour en financer 300g plus les autres ingrédients avec 5 Euros. Ou alors, la vie est vraiment définitivement plus chère en Suisse qu'en France.

Donc, les verrines/terrines :

- 300g de blancs de volaille (j'ai pris du poulet)
- 1 tranche de jambon (j'en ai mis 2)
- 4 champignons de Paris (ben ce fut 6... incapable de tenir une consigne moi)
- 1 oeuf
- 1 cs de crème
- des fines herbes : chez moi, ciboulette et persil

Coupez le poulet et le jambon en morceaux, les champignons en 4, pré-hachez grossièrement les fines herbes. Balancez le tout dans un robot-mixer, ave l'oeuf, la crème, du sel et du poivre. Actionnez le mixer par à-coups, jusqu'à obtenir une masse grossière, "la consistance d'une farce" dit Elle. 
Beurrez vos terrines et faites cuire le tout au four préchauffé à 180 degrés, pendant 25 minutes, au bain-marie (soit un plat à gratin plein d'eau dans lequel vous déposez délicatement vos verrines - attention à la sortie, c'est chaud !).
Laissez refroidir, et mettez au frigo, vous pouvez les gardez jusqu'au lendemain sans inquiétude.

Parce que j'aime être efficace tendance perfectionniste et que j'avais bien envie de prendre un maximum l'apéritif avec mes hôtes, j'ai également lavé les grandes feuilles d'une belle salade fraîche et préparé une sauce maison, à base d'huiles d'olive et colza, de moutarde en grains, de vinaigre de pommes et d'un peu de balsamique. Et j'ai stocké le tout au frais, respectivement dans l'essoreuse et dans un bocal.

Juste avant de passer à table, il m'a suffit de démouler les verrines dans les assiettes, de déchirer la salade à côté, de couper quelques radis en rondelles pour la déco et le piquant, et d'ouvrir le vin. 

Cette petite terrine est assez délicate, fraîche. Pas d'incroyable découverte, mais une agréable entrée en matière pour un soir de beau temps.

mercredi 28 mai 2008

pita thon-citron et fleurs de ciboulette

Tous les mardis, un sur deux l'hiver, je vais, il va ou nous allons chercher un panier de légumes à deux pas de la maison. Sur un modèle qui voit le jour dans de plus en plus de villes, nous sommes abonnés auprès d'un groupe de paysans de la région, pour un panier de légumes régulier. Pas le choix du contenu, donc, mais la certitude de manger très frais, très bon, et de saison. L'association s'appelle les Jardins du Flon.

En plus du panier que l'on se compose selon les indications du jour (1kg de pommes, 1 botte de radis, 1 salade, etc.) il est possible de faire quelques achats pour compléter (huiles, vinaigres, herbes, autres légumes, confitures, etc.).

Mardi dernier, j'ai donc complété mon panier avec de la ciboulette, et j'ai eu le choix : avec ou sans fleurs.

Ces jolis fleurs ressemblant à du trèfle en mauve pouvaient être dégustées, de l'avis du maraîcher, ma décision a donc été vite prise. Ce serait avec.

Elles parfument les plats tout comme le font leurs tiges, mais en un peu plus piquant, un peu plus oignon. J'ai intégré ces fleurs piquantes dans une mousse de thon blanc.

Vous prenez donc :
- 1 boite de thon (blanc, plus fin que le rosé)
- 4 cs de séré maigre
- le zeste d'un demi-citron (bio, évidemment)
- 2 cc de jus du même citron

Et vous mixez le tout pour obtenir une texture fondante mais pas une purée quand même.

Ensuite, vous assaisonnez avec :
- de la ciboulette et ses fleurettes hachées
- du poivre, de la fleur de sel

Ca vous donne une jolie mousse de thon, qui peut être servie en apéritif, sur du pain grillé par exemple, ou du pain libanais, ou ce que vous voudrez. Pour moi ce samedi, pas d'apéritif en perspective, mais un voyage de quatre heures à destination de Paris.

Un petit week-end off, déjà dégusté, et totalement apprécié. Mais le TGV, ça se prête moins à la tartine qu'au sandwich, de mon point de vue. Et tant pis si on ne voit plus très bien les jolies touches de mauve de la préparation...

Voilà comment les fleurs de ciboulette, leur masse de thon et leurs zestes de citron se sont retrouvées dans de petits pains pitas, préalablement chauffés au four.

Avant de les farcir, je les ai tapissés de feuilles de salade bien croquante, toujours des Jardins du Flon.

Les pitas soigneusement emballés ont été soigneusement dégustés après le départ du train.

Et comme ça tombe bien, j'inscris cette recette sur mon tout premier concours de bloggeuse, trouvé chez Un an pour faire son cooking out, ou que cuisiner avec les fleurs de printemps.

jeudi 22 mai 2008

l'omelette aux pommes de ma grand-mère

Rentrée tard après un apéritif en terrasse suivi d'un second apéritif (bonheur et enfer des petites villes : vous vous levez après deux heures de papotages avec un ami, vous lui dites au revoir et vous tombez sur deux autres amis, pas vus depuis longtemps, qui ont justement une heure à perdre en attendant que leur table au bistrot d'à côté se libère. Vous décidez donc de la perdre avec eux), donc, rentrée un peu tard, petite salade sur le pouce, je décide de tester une recette de ma grand-mère : l'omelette aux pommes.

Elle nous l'a décrite lors d'un repas récent, comme l'un de ses petits soupers de célibataire (veuve en réalité mais je vais limiter les histoires de famille, qui sont bien trop longues pour une bête histoire d'omelette), amenant sur nos visages un air dubitatif et chacun un sourcil levé, en point d'interrogation. 

Une omelette aux pommes ? Mais... sucrée ?

Oui. Et ça avait l'air évident comme tout. 

Donc, l'omelette aux pommes. Je pèle puis coupe une pomme en quartiers. Je fais fondre un peu de beurre dans une poêle. Et là, je pars à la recherche de l'appareil photo pour immortaliser tout ça.

Ciel. Il n'est pas là. L'amour de ma vie l'a emporté dans son sac, entre son MacBook Pro, son enregistreur numérique, ses clefs, quelques câbles et une demi-douzaine de papiers. "On ne sait jamais, j'aime bien avoir de quoi capter". Bon. Flûte.

J'ajoute les quartiers de pomme au beurre, les laisse dorer sur feu moyen. Lorsqu'ils sont un peu brunis, j'y ajoute deux oeufs préalablement fouettés. J'attaque la tactique de l'omelette de ma brunette collègue : petit à petit, pousser la masse vers le milieu de la poêle, pour laisser se répandre l'oeuf liquide, et obtenir peu à peu une omelette bien moelleuse de partout, et non sèche aux bords et crue au centre. Enfin, ce serait plus clair en photo, je suis bien d'accord.

Je me demande si ça vaut toujours la peine de partager cette micro-expérience culinaire. Sans images, en plus. Et je me dis qu'à cette étape de développement de mon projet blog, ce sera aussi un exercice pour moi... 

L'omelette cuit peu à peu. Je la saupoudre délicatement de sucre de canne, avant de la retourner, et de la re-saupoudrer de l'autre côté (si une omelette doit vraiment être sucrée, alors qu'elle le soit !). Une fois qu'elle me parait bien dorée, je la fais glisser aussi délicatement que possible dans une assiette.

Et c'est là que je réalise que finalement, ce n'est pas si grave que l'appareil photo soit en balade. En effet, ces quartiers un peu trop gros empêchent l'omelette de tenir, c'est tout à fait délicieux mais pas très élégant. La prochaine fois, je ferai des plus petits morceaux, et les dorerai un peu plus avant d'ajouter l'oeuf.

Et donc, c'est le tablier à cerises de ma grand-mère qui illustrera cette recette aux pommes.

mardi 20 mai 2008

une toute première betterave... rayée

Une autre fois, je dirai pourquoi et comment la betterave est arrivée en titre. Mais pour commencer, j'ai choisi une petite impro du soir, une petite impro du frigo.

Prenez 2-3 betteraves, si elles sont roses dehors et rayées dedans alors ce sera très joli. Sinon ce sera joli, simplement.

Coupez les en tranches fines, avec votre plus beau couteau qui coupe, et dispersez-les sur un plat plat. Pressez 1 demi-citron, parsemez de poivre noir et de sel de guérande, dessinez quelques circonvolutions avec une bonne huile d'olive et surtout : parsemez tout ça de coriandre hachée. Si vous n'aimez pas la coriandre fraîche vous avez bien tort. Vous pouvez envisager le persil plat mais ça ne sera sûrement pas aussi bien. 

Voilà, je suis parfois péremptoire et particulièrement au sujet de la coriandre, objet de désaccord avec de nombreux proches dont je ne peux comprendre la répulsion pour cette herbe fabuleuse.

Et avec ce joli carpaccio rayé ?

De mon côté, j'ai imaginé une poêlée de sarrasin aux champignons. 

Le sarrasin, ce genre de céréales qu'on achète un jour de grande inspiration saine, puis qui traîne plusieurs mois au fonds du placard parce qu'on 
ne sait pas trop bien qu'en faire, que c'est trop bizarre pour le proposer à ses invités, que ça se cuit un deux temps pour être bon (à l'eau, puis poêlé) et donc que c'est un peu fastidieux. Puis un jour vient son heure... c'était ce soir.

Donc, le sarrasin. Rincé et re-rincé, d'abord. Puis cuit à l'eau, environ 15-20 minutes, enfin pas trop croquant ni trop bouillie. Le temps de finaliser son carpaccio, à peu près.
Et de couper un oignon en lamelles, et de le faire revenir dans de l'huile d'olive, un peu. 
Ajouter le sarrasin à l'oignon, le poêler, une bonne dizaine de minutes et assez chauds, que les grains croquent un peu (un peu j'ai dit, c'est pas du pop-corn). Le temps de couper les champignons de Paris en rondelles et de hacher le persil.
Enfin, ajouter les dits champignons, un peu de crème, et enfin le persil.

Esthétiquement c'est pas très pop, mais je ne voulais pas faire d'ombre aux betteraves !