jeudi 26 février 2009

kiwis, pommes, raisins, pour crumble anti-allergique

A la relecture de mon dernier billet, je constate que Gracianne et Estèbe n'avaient pas tort : c'est un billet de fort mauvaise humeur que celui de la tarte au chou blanc. Cette neige, ce gris, quelle usure.

Le printemps pointe son nez ; un jour sur deux, mais tout de même, il pointe son nez. Une journée parfaite pour vous faire part de cette recette aux fruits ensoleillés, les kiwis, que l'on trouve chez nous même en hiver. Kiwis auxquels, oui, comme je le disais l'autre jour, je suis allergique, mais comme la plupart des allergies aux fruits il suffit de les cuire pour que les méchants enzymes disparaissent et me le rendent tout à fait comestible.


(note : certains l'auront peut-être remarqué, mon allergie s'étend également aux pommes - d'où de nombreuses recettes elles se retrouvent systématiquement cuites...)


Donc, le crumble de soleil d'hiver, pour un (petit) plat à gratin (soit quatre à six portions) :

- 7 kiwis
- 1 grosse pomme
- 2 cs de raisins secs
- 2 cs de calvados
- 1 cs de gelée aux pommes (chez moi, pommes-cannelle)
- 90 g de margarine (ou de beurre)
- 120g de farine
- 100g + 2 cs de sucre roux

Préchauffez le four à 210 degrés. Trempez les raisins secs dans le calvados, la gelée de pommes et deux cuillères à soupe de sucre roux. Faites fondre la margarine (ou le beurre) à feu doux. Epluchez les kiwis et tranchez les en tranches puis en quartiers. Râpez la pomme format "bircher" - soit avec les gros troux de la râpe.
Beurrez le plat à four, puis mélangez-y les fruits (kiwis, pommes, raisins marinés). Dans un plat, mélangez farine, sucre roux et beurre fondu à la fourchette jusqu'à obtenir la texture grumeleuse adéquate.
Recouvrez vos fruits bien répartis dans le plat de cette pâte à crumble.
Passez au four pour trente minutes.


mardi 17 février 2009

tarte salée au chou blanc, en fait c'est plutôt bon


L'hiver se prolonge. Sérieusement. Ce matin, pour la quinzième fois de la saison, j'ai ouvert la fenêtre pour découvrir un grand manteau blanc sur la ville. J'ai glissé délicatement en bas de ma rue et remercié le ciel d'arriver en même temps que mon bus - il faut dire, il n'en vient que toutes les quinze minutes, donc la plupart du temps je fais le trajet à pied. 

J'avoue en avoir un peu marre des collants en laine, de mon manteau violet, de mon écharpe et mon bonnet. Mais surtout, de tourner avec deux paires de bottes plates, et une paires de baskets montantes. Je rêve de bas à 30 deniers, de jolis talons, et de ressortir une veste légère. Surtout ce soir, en descendant mon chemin trop raide et pas déneigé avec deux cabas plein des légumes du panier.




Déjà, avec deux cabas (parce que les copains ont la bonne idée d'être en tournée et de bosser le soir alors il faut bien prendre le leur et le leur garder au frais), c'est impossible de changer de main pour soulager mon petit bras. Et avec de la papotche partout (oui, c'est comme ça qu'on appelle la neige toute mouillée des villes, chez nous), c'est impossible aussi de faire un arrêt en les posant par terre.
Et évidemment, les trois feux de Chauderon sont tous rouges, l'un après l'autre, ce qui fait qu'on met quinze minutes pour traverser un pont. Pour couronner le tout, le contenu du panier est carrément de saison : un kilo de carottes (on a fini le précédent hier) ; un kilo de patates (il en reste plein le frigo) ; six kiwis (je suis allergique aux kiwis) ; un chou blanc (mais qu'est-ce qu'on peut bien faire avec un chou blanc) ; et pour sauver un peu l'affaire, du rampon et du pourpier, histoire d'avoir un peu de vert et frais.

Donc... une fois arrivée à la maison sans fémur ni coccyx cassé, avoir rangé les légumes et suspendu le manteau mouillé, la question se pose : que faire avec tout ça, et avec le contenu du frigo (des pots de confiture, un vieux yoghurt, des sauces asiatiques en tout genre, de la moutarde, les légumes susmentionnés, un reste de margarine, trois oeufs, un rouleau de pâte brisée) ? Et relativement rapidement, en plus ?

Quelques minutes de surf plus tard, une tarte salée au chou blanc :

- 1 rouleau de pâte brisée
- 1 yoghurt nature
- 2 oeufs
- 1 petit chou blanc
- 1 carotte
- 1 échalotte
- 1 généreuse cc de curry en poudre (ou plus au moins, selon goût et type de curry)
- sel, poivre

Préchauffez le four à 180 degrés. Lavez puis coupez le chou en morceaux, en ôtant le tronc, les morceaux durs. Détaillez-le en lanières grossières. Jetez le dans un fonds d'eau dans votre Hotpan, dans un peu plus d'eau dans une casserole normale. Ajoutez-y l'échalotte hachée, et la carotte épluchée puis râpée en gros. Laissez cuire une dizaine de minutes, les légumes doivent rester croquants, égouttez et rincez.

Dépliez la pâte dans une plaque à gâteau, piquez-la. Dans un saladier, battez les oeufs, le yoghurt, le curry, salez et poivrez. Versez les légumes sur la pâte et recouvrez du mélange au curry. Mon chou à moi était trop gros, il me reste un peu de légumes auxquels je trouverais bien un destin ces prochains jours.

Laissez cuire quarante minutes. Dégustez avec une salade (par exemple de rampon et pourpier enfin ce n'est pas obligé).



Pour une recette improvisée, avec un panier d'hiver pas très gai et les restes du frigo, j'ai été vraiment convaincue. Le curry se marie très bien avec le chou, la carotte met le minimum de couleur nécessaire, l'échalotte le parfum. En plus, en utilisant un yoghurt plutôt que de la crème, la tarte est toute légère.

Finalement, un heureux dénouement pour ce menu d'hiver conçu sans s'en réjouir...

vendredi 6 février 2009

à la bonne affaire m'sieurs-dames ! deux jolis gâteaux


Vous avez trop chaud. Votre écharpe vous gratte. Vous êtes là à errer dans les rayons du grand magasin ; pas que vous n'ayez particulièrement besoin de quelque chose, non, mais sur le chemin de la maison, après un café en ville, vous avez fait un crochet par le rayon mercerie, vous ne savez plus vraiment pourquoi, et puis vous voilà au milieu des accessoires de cuisine. Vous êtes étourdie. Vous comprenez soudain que c'est à cause de ce type qui hurle dans un micro au son pourri qu'il reste 5, non 4, non 3 minutes pour faire son choix et bénéficier du super-giga-rabais de la mort.

Votre regard méprisant s'arrête un instant sur les poivriers-hachoirs-mixeurs d'un cuisinier anglais à label convaincu d'avoir réinventé l'Italie. Il hésite sur les moules à muffins en silicone - mais en même temps, les vôtres en teflon vont bien aussi.
Et là, il tombe sur une a-do-ra-ble série de moules à gâteaux, genre kouglopf.
 
Vous les aviez déjà repérés quelques semaines avant. Y aviez renoncé, en vous remémorant l'étroitesse de vos placards et votre collection déjà constituée de : un moule à muffins, un à kouglopf en fer blanc rétro jamais utilisé, un moule à manqué, un moule à charnière, un moule à cake. Mais ils sont toujours là ; à moitié prix en plus.


Votre oreille s'arrête un instant sur la voix du speaker. Vous vous dites que son job semble vraiment pénible. Et vous comprenez soudain que c'est à vous qu'il parle, à vous et aux quelques autres autour - vous avez 10-9-8-7-6-5-4-3-2-1 secondes pour prendre dans vos mains les articles sur lesquels vous voulez bénéficiez de 50% de réduction supplémentaire, soit 75% par rapport au prix original. Oppressée, vous saisissez les moules et rejoignez dans une demi-conscience la longue file de la caisse. 


En rentrant chez vous, vous vous dépêchez de réaliser deux jolis gâteaux pour qu'il ne soit pas dit que vous avez cédé aux sirènes d'un bonimenteur de supermarché. Et puis finalement, vous les trouvez vraiment super beaux, vos moules.


Joli gâteau, version citron :

- 70g de margarine + pour le moule
- 80g de sucre blanc
- 2 oeufs
- 130g de farine
- 1 cc de poudre à lever
- 2 citrons

Préchauffez le four à 180 degrés. Laissez fondre la margarine, par exemple sur un coin du radiateur. Pressez les citrons. Fouettez la margarine avec le sucre. Puis battez les oeufs dans le mélange. Ajoutez le jus de citron. Puis la farine et la poudre à lever, tout en remuant. Quand la masse est homogène, versez la dans le moule préalablement bien beurré. Mettez à cuire quarante minutes environ. Laissez tiédir avant de démouler.




Joli gâteau, version choco-coco :

- 70g de margarine + pour le moule
- 70g de sucre blanc
- 2 oeufs
- 80g de farine
- 1.5 cc de poudre à lever
- 50g de noix de coco râpée
- 30g de chocolat noir


Préchauffez le four à 180 degrés. Laissez fondre la margarine, par exemple sur un coin du radiateur. Râpez le chocolat. Fouettez la margarine avec le sucre. Puis battez les oeufs dans le mélange. 
Ajoutez la farine et la poudre à lever, tout en remuant. Puis la noix de coco et le chocolat râpés.  Quand la masse est homogène, versez la dans le moule préalablement bien beurré. Mettez à cuire quarante minutes environ. Laissez tiédir avant de démouler.